Il y a, au cœur de C É R É M O N I E, une fascination pour la disparition — une quête obstinée de cet instant fragile où tout vacille, où la nuit se penche vers le jour, où la mémoire se confond avec le rêve. Entre chant et parole, entre incantation et silence, le groupe façonne une musique à la fois charnelle et spectrale, où résonnent, à travers des textures électriques et modernes, les échos du romantisme.

C’est une musique de seuils — de passages et de dissolutions. Une voix féminine et une voix masculine s’y confondent, comme deux âmes hantant le même poème. Les synthétiseurs y soufflent un vent froid ; les guitares réverbérées  s’y dressent comme des silhouettes vacillantes ; et les rythmiques, tantôt épurées, tantôt organiques, avancent avec la lente et magnétique marée du temps.

À la croisée de la chanson nocturne, de la cold wave et d’un romantisme classique, C É R É M O N I E s’inscrit dans une lignée où la mélancolie n’est pas un renoncement mais une illumination — une force qui révèle. Leur musique habite cet entre-deux, ce paysage suspendu entre crépuscule et aurore, où ce qui s’efface et ce qui persiste, ce qui s’effondre et ce qui renaît, coexistent dans une issue incertaine.